En sortant du bar, j'ai directement attrapé un taxi. Environ un quart d'heure plus tard, je suis arrivée dans Harbor Area. Je suis passé par Venice Board Walk pendant quelques instants avant de descendre sur la plage. La nuit était tombée depuis longtemps, mais je n'avais pas la moindre idée de l'heure qu'il pouvait être. C'est désert : j'ai marché sur le sable, traversant la plage jusqu'à ce que j'arrive au bord de l'eau. L'air marin soufflait ; mais curieusement je n'avais absolument pas froid. J'ai commencé a retirer mes chaussures et ma veste, puis je les ai posés sur le sable. J'ai regardé les embruns léchaient mes pieds en me demandant si j'allais vraiment oser piquer une tête. L'eau était plutôt fraîche vue l'heure ; mais après toute une année passait entre les building de Manhattan, l'envie ne me manquait pas. J'avais envie de retrouvé ma jeunesse, or, la plage, c'était un peu symbolique. Mon comportement était puéril, mais au fond ce n'était pas la première fois que j'allais agir comme une irresponsable. Sans compter que pour une fois, j'avais le sentiment d'avoir une bonne excuse. Être troublée d'avoir revue Logan me semblait plus que suffisant. D'ailleurs j'avais toujours du mal a penser que j'avais pu le quitter aussi simplement. Je venais de passer mon haut par dessus ma tête quand j'entendis quelqu'un m'appeler. Je posais mon t-shirt avec ma veste et mes chaussures avant de me retourner pour voir de qui il s'agissait, même si en réalité, j'avais déjà reconnu sa voix. J'ai laissé passé une minuscule seconde pour le regarder avant de dire, émue -non sans essayer de le cacher vainement- : « Tu m'as suivie ? » C'était une question qui n'en était pas une puisqu'il était là devant moi, mais je me suis dit qu'il valait mieux que je parle, sans quoi je serai vite submergée par l'émotion... ou que je lui saute dessus.

Dès qu'il fut a ma hauteur, il retira son t-shirt en me défiant d'aller piquer une tête. Comme si j'allais refuser ! Je déboutonne mon Jean's et le fais glisser sur mes jambes avant de l'envoyé valsé dans ma pille de vêtements. Jusque là, je m'étais donné la peine de les plier, mais tant pis, j'ai trop d'autres choses en tête maintenant. Gosh, comme si je n'en avais pas assez, Logan s'approche, me dis de venir car il sait que c'est ce que je m'appretais a faire, puis il me prend la main et m'attire dans l'eau. Trois solutions : petit - A, il veut prendre son temps ; petit -B, il veut me faire tourner en bourrique ; petit -C, je me fais des illusions. Et Dieu sait combien c'est de loin l'explication que je déteste les plus.
Cela dit, je ne sais pas si j'ai tout a fais envie de réfléchir pour l'instant... Je me sens a la fois éxcitée et un peu groggy. Bref, j'ai du mal a être attentive a autre chose que ma petite bulle. Je plonge sous l'eau quand je tourne le dos a Logan pour réaparaitre en face de lui quand je reviens a la surface. Je joue comme une gamine, mais au moins je ne pense pas à... Mais il suffit que je le regard quelques secondes pour penser : *Raah, dire que ce mec a été mon mec ! * en le voyant a la lumière de la lune qui dessine des ombres autour des ses muscles. Il me fait l'effet d'une lumière sur un papillon de nuit : je suis irrésistiblement attirée même si je connais le risque de me brûler. Je ne le quitte pas des yeux en m'approcjant de lui, créant des petites vaguelettes dans l'eau. Je lui dis alors, le regard pettillant et me mordillant le coin de la lèvre inférieure : " Tu sais qu'on triche... On n'est pas sensé garder le moindre vêtement pour les bains de minuit..." Je ne fais pas les choses a motié quand il y a de la perversité dans l'air (il est bien placé pour le savoir) mais je ne vais plus loin pour l'instant. On vient de se retrouver, et meme si je me retient a grande peine, je ne veux pas le perdre une seconde fois : je préfère le laisser décidé du contact ou... Me prendre un joli vent !

Ma phrase n'a pas l'air de le choquer mais il ne relève pas le défi pour autant. Il garde son boxer et me rejoint dans l'eau. Un sourire étire mes lèvres.Mon humeur joueuse du moment contraste avec le sentimentalisme dont j'ai fais preuve au bar. Mais vrai dire, je ne crois pas que j'aurai fais ça avec n'importe qui d'autre. Il n'y a que Logan avec qui je puisse prendre un bain de minuit... qui n'en ai pas -encore ?- tout a fait un. Quand je le regarde, quelques choses en moi me fais penser que je ne pourrai jamais me passer de lui. Le problème c'est mon côté indépendante. Au fond, ça l'a toujours été. Si je n'avais pas eu cette soif de liberté, je n'aurai jamais quitté Los Angeles et Logan par la même occasion. Je me dis que j'ai tout flanqué en l'air, et que si il est encore là, c'est peut-être son nouveau statut de rock-star qui lui a tout simplement donné l'habitude de ramener une fille différente chaque soir dans son lit. Cette idée me donne envie de pleurer, mais en même temps je sais que même si c'est la vérité (ce qui m'étonnerai tout de même venant de Logan), je ne dirai pas non. Je suis trop heureuse de l'avoir retrouvé, et, bien forcée d'admettre que je suis toujours aussi amoureuse... On peut sans doute considéré ça comme une faiblesse : « L'amour a le pouvoir de transformer des individus ordinairement posés et sensés en paranoïaques obsédés par des pensées calamiteuses et millénaires. » Et là, pourtant, je me fou de tout : d'être faiblement amoureuse, de la littérature, de tremper dans une eau froide, de bousiller ma lingerie fine, parce que quelques parts au fond de moi, je me dis que je connais le bonheur. Et quoi qu'il arrive, « mieux vaut tomber que de ne jamais s'être élevé ».
Logan s'est rapproché de moi. Son visage est à quelques centimètres du mien, je peux sentir son souffle chaux sur mon visage. Il a quelques minutes à peine, il m'a défié d'un « que de la gueule ou de vrai actes ? » Des actes, voilà ce que j'ai envie de répondre. Mais quelques parts, j'ai peur qu'il soit encore trop tôt. La Kiara de New-York n'aurait même pas pris le temps d’attendre jusque là et serait sans doute en train de remettre ses vêtements. Sauf qu'il ne s'agit pas d'un new-yorkais, c'est Logan.
Finalement, je n'ai peut-être pas gagné tant de maturité... J'ai honte de moi, honte de ce que j'ai fais, de la manière dont j'ai traité les gens, et tout particulièrement comment j'étais prête a recommencer avec Logan. Je ne le mérite pas, pas si je commence à penser que sa place est plus dans mon lit que dans mon cœur. Mais comme je sais qu'on fond de moi, si c'est cela que ça se passait, j'en souffrirais plutôt au final, je prend mon courage a demain et je m'éloigne de Logan, qui si près, est une tentation trop grande. Je reprends : « En fait, je pense qu'on ferai mieux de garder les actes pour un peu plus tard. » Je commence a sortir de l'eau. Marchant à reculons, je continue : « Tu sais où j'habite, je n'ai pas changé de numéro de téléphone ni de facebook... » Je suis sur la plage. J’essore mes cheveux et commence a me rhabiller : « Je n'ai pas l'intention de repartir, tu sais. On se reverra... On a tout le temps devant nous... ». J'ai l'impression de ne pas l'avoir voulu, mais je suis déjà prête. Je tourne vers Logan une dernière fois et je lui dis d'une petite voix : « Logan ? Tu m'avais manqué. ».

Je viens de sortir de l'eau. A peine séchée, mes vêtements colle a ma peau. Je m'en fiche, dans cinq minutes, je serai probablement dans un taxi. Sauf que j'entends Logan qui sort de l'eau en m'appelant derrière moi. Je m’apprêtais a quitter la plage, mais je me fige brusquement, incapable de faire un pas ou de me retourner. Les secondes qui s'égrainent laissent couler les grains de sables qui recouvrent petit a petit mes pieds, et ma peau encore humide mouille mes vêtements. Très sexy, a n'en pas douter.. Et plutôt désagréable pour moi, qui plus est.

Quand Logan arrive a ma hauteur, je ne me retourne toujours pas. J'attends, consciente de son souffle sur ma nuque. Il pose doucement ses mains sur mes hanches et pose son menton sur mon épaule. Les questions se me bousculent dans ma tête ; je mets quelques secondes a réaliser que c'est légende de gestes tendres qu'il avait si souvent pour moi a l'université. Doucement je me détend : je laisse aller ma tête en arrière en fermant les yeux. Je voudrais que toute ma vie soit a l'instar de cet instant.

Puis Logan s'écarta de moi. La demi-seconde qui suivit, j’eus peur qu'il s'était raviser, qu'il souvenait de la garce que j'avais été et qu'il allait partir. Mais au lieu de ça il me fit pivoter pour que je sois face a lui. J'eus a peine le temps de sentir une bouffée de soulagement m'envahir qu'il déposait ses lèvres sur les miennes. Un baiser, doux, tendre ; qui contrastait avec le numéro de petite allumeuse que je lui avait fais dans l'eau quelques minutes auparavant. Mais cette fois c'est différent, je ne suis pas submergée par le désir. Ses bras autour de moi et la pression sur mes lèvres me suffisent. Me comblent, même.

Ses lèvres se détachent des miennes, j'étouffe un soupir. Il me murmure "You've always be mine". En les paroles de l'une de ses chansons. J'appuie mon front contre le sien, les yeux a demi-fermés, un sourire étire mes lèvres. Bien sur, je serai toujours sienne. "Je t'aime comme j'ai jamais aimé personne. " murmurais-je.